(adley) ∙ out of my mind.

identité ∙ adley. ça ne veut rien dire, ça ne vient de nulle part. juste un prénom qu’il te reste d’autrefois, une des seules choses que tu as emmené avec toi à l’orphelinat. tes vêtements sur le dos, tes souliers aux pieds, et ton nom au bout des lèvres. adley, tu es et tu resteras. identité égarée, réappropriée, une gamine des rues de la ville, tout le monde te connaît ainsi. han, patronyme sans histoire, qu’on t’a refilé juste pour terminer de remplir les papiers. il ne t’a jamais appartenu, n’a jamais voulu dire quoi que ce soit pour toi. quelque part au fond de toi, on dirait que tu sais que tu appartiens à autre chose, mais tu es adley avant d’être han, et le présent est suffisant pour te préoccuper. the past is past, tu le murmures comme une prière.
date et lieu de naissance ∙ tu ne connais pas ta date de naissance exacte, mais tu te rappelles qu’on célébrait une sainte en même temps que toi, alors tu sais être née en février. tu as choisi ta propre date, le onze, chiffre chanceux à tes yeux. salvation est ton berceau, ton fardeau et ta malédiction. tu n’as souvenir de rien d’autre que les rues de la capitale, que les foules, que les quartiers qui changent comme des mondes entiers.
statut civil ∙ seule. sans doute que c’est mieux comme ça. c’est ce que tu essaie de te convaincre, depuis que rafe t’a laissée derrière. pas un seul regard pour ton coeur qu’il a laissé ruiné, pas un seul mot pour apaiser tes nuits à présent si froides et agitées. tu as été avec lui pendant des années, et une vie entière vous attendais. tu l’aimais, tu l’aimes encore. tu y croyais, tu en voulais. et voilà qu’il t’a abandonné, et la solitude t’a rattrapée. de retour dans la noirceur, qui, heureusement, est tienne. alors tu l’embrasses, et tu ne veux plus de personne. confiance piétinée, coeur en ruines, tu ne veux plus de personne. l’amour est un mythe, l’amour n’est que pour ceux qui peuvent se le permettre, l’amour n’est que mensonge. tu ne saurais placer un mot sur quels visages t’attirent, car tu n’as jamais su en parler aux autres. pas pudique, tu pourrais te désigner comme bisexuelle, mais ta sexualité est fluide, changeante, et pas un complexe pour toi.
occupation ∙ tu n’as jamais été de ceux qui rêvaient de mieux. consciente de ta position, de tes pauvres moyens, tu as toujours accepté d’occuper des modestes postes, ici et là. oeuvrant principalement dans des petites boutiques, comme apprentie couturière, puis vendeuse, puis messagère. ne restant jamais au même endroit bien longtemps, tu as donc des talents polyvalents, et tu t’adaptes rapidement où on aurait besoin de toi, et où on voudra bien te donner quelques pièces. tu as besoin de bouger, c’est certain, alors tu trouves du boulot où il y en a. pendant longtemps, tu as travaillé pour un gang, et même s'il t'arrive d'y retourner, c’est derrière toi. ton temps partagé, à présent, entre une petite boutique de couture et la luxure des quartiers plus aisés. employée comme domestique dans une grande maison, tu revêtis l’uniforme et tu accomplis ce qui est attendu de toi. et quand tu n’as vraiment rien, tu voles. ainsi va la vie. tu ne peux pas te permettre une moralité impeccable. aucune gamine des rues ne le peut.
résidence ∙ une simple chambre que tu détestes du plus profond de ton être, au-dessus d'un petit établissement de salvation. ce n’est pas très loin de l’orphelinat où tu as grandi, et c’est trop près de mauvais souvenirs, mais tu n’as pas le loisir d’être difficile. quelques pieds carrés sombres, éclairés par une fenêtre toujours crasseuse, où tu ne fais qu’être pour dormir. tu es levée avant l’aube et tu n’y retournes qu’à la nuit noire. un petit lit peu confortable, quelques meubles poussiéreux, tu pourrais rendre ça plus coquet, mais tu ne veux pas t’attacher. au moins, c’est haut, le dernier étage, te donnant une belle vue sur les environs. mais ce n’est qu’un toit ; ta maison, ce sont les rues. c’est la ville. ce sont les ombres.

faceclaim ∙ bri chen.
crédit ∙ crimsons.